Le projet d'uranium Madaouela n'en finira donc pas ainsi. La société canadienne GoviEx Uranium dirigée par Daniel Major a décidé le 9 décembre d'attaquer la République du Niger devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). La junior de Toronto considère que le retrait de ses permis survenu en juillet 2024 constitue une violation du code minier nigérien.
De son côté, le Niger, dirigé par Abdourahamane Tiani à la tête d'une junte militaire depuis juillet 2023, mène une révision du code minier avec un premier décret signé en août 2024 portant sur la fiscalité. Une question d'argent qui pourrait donc être un des points épineux avec la minière canadienne. Bien que d'autres hypothèses peuvent être avancées telle qu'une volonté de rendre ces gisements disponibles à d'autres prétendants à l'heure où le prix du stratégique uranium s'envole. Alors, prétexte ou argument ?
Ça sera donc au CIRDI de démêler le vrai du faux après des tentatives infructueuses de négociations à l'amiable entre l'état-major de GoviEx et le ministre des mines du Niger, Ousmane Abarchi, en août dernier. Présidée par Govind Friedland, GoviEx Uranium demande désormais une compensation financière en rappelant publiquement les montants en jeu : l'entreprise canadienne avait soulevé 200 millions USD pour un projet aux coûts de 343 millions USD d'investissements et qui ne verra donc probablement jamais le jour.
Si la junior communique sur un infinitésimal espoir de se voir réinstaller par le CIRDI dans ce qu'elle considère être ses droits, GoviEx devrait clore le chapitre de ses déboires au Sahel pour se concentrer désormais davantage sur la Zambie.