Le Mali annule plus de 90 permis miniers pour non-conformité aux nouvelles règles

Le gouvernement malien a révoqué plus de 90 permis d’exploration minière, y compris ceux détenus par des filiales de sociétés internationales telles que Harmony Gold, IAMGOLD, Cora Gold, Birimian Gold et Resolute Mining, selon un décret officiel consulté par Reuters.

Raisons et portée de la décision

Selon le ministère des Mines, les titulaires de permis n’ont pas respecté les nouvelles exigences légales instaurées dans le cadre de la réforme du secteur. Après vérification, les autorités ont constaté une non-conformité généralisée et ont donc annulé les permis conformément à la législation minière.Le décret, signé le 13 octobre 2025 par le ministre Amadou Keita, précise que tous les droits conférés sont annulés et que les zones concernées sont rouvertes à la réattribution. Il ne mentionne pas si les entreprises peuvent faire appel ou déposer une nouvelle demande.

Contexte régional et ressources visées

Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large en Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays, comme la Guinée, ont entrepris de révoquer les permis inactifs ou non conformes et de renforcer la réglementation pour mieux tirer profit de leurs ressources naturelles.Les permis maliens annulés, délivrés entre 2015 et 2022, concernaient l’exploration de l’or, du fer, de la bauxite, de l’uranium, des terres rares, et d’autres minerais.

Réactions des entreprises

Cora Gold a déclaré avoir abandonné les permis concernés depuis plus de deux ans, sans notification officielle, et estime que cette annulation tardive n’a aucun impact opérationnel. Les autres sociétés citées n’ont pas encore réagi.

Contexte économique et politique

Le Mali demeure l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique, mais les crises sécuritaires et la pression réglementaire freinent les investissements étrangers.La production industrielle d’or devrait être inférieure aux prévisions de 2025, notamment en raison de perturbations à la mine Loulo-Gounkoto de Barrick, la plus importante du pays.Le gouvernement dirigé par l’armée cherche par ailleurs à renforcer ses liens avec la Russie, à travers des accords énergétiques et miniers, y compris la création d’une raffinerie d’or d’État à Bamako et des projets conjoints dans l’or, l’uranium et le lithium.