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Guinée : coup dur pour Falcon Energy (ex-SRG Mining), le permis du projet Lola retiré

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Alors que Falcon Energy vient de sceller un partenariat stratégique avec le chinois Shanghai Shanshan New Material, la société minière dirigée par Mathieu Bos subit un revers majeur en Guinée : le permis d’exploration du projet de graphite de Lola PE22709, pierre angulaire de son portefeuille africain, a été retiré par décret présidentiel signé le 14 mai 2025.


L’annonce a pris de court les marchés et les partenaires industriels de Falcon Energy (ex-SRG Mining), dont le siège a été transféré à Abu Dhabi en 2024 à la suite d’un repositionnement géopolitique et stratégique. Le retrait de ce permis, délivré initialement en 2019, compromet sérieusement l’avenir du projet, qui abrite selon une étude économique préliminaire (PEA) publiée en décembre dernier, 1,88 million de tonnes de ressources de graphite.


Des ambitions contrariées


L’entreprise, née au Canada et désormais domiciliée aux Émirats arabes unis, misait sur Lola pour alimenter à terme son projet industriel intégré, qui inclut une usine d’anodes pour batteries électriques en développement au Maroc. Détenue en majorité par le fond d'investissement minier La Mancha, dirigé par Naguib Sawiris, premier actionnaire de l'entreprise depuis 2022 avec 23.38% des parts, Falcon Energy avait récemment bouclé un financement privé de 6 millions de dollars canadiens, destiné à accélérer les études de faisabilité et le développement technique de ses actifs.

Mais en Guinée, les autorités semblent avoir revu leur copie. Le décret présidentiel du 14 mai intervient dans un contexte de renforcement du contrôle des actifs miniers par l’État, notamment dans les secteurs stratégiques tels que le graphite, métal critique pour la transition énergétique.


Historique de turbulences


Ce n’est pas le premier revers que connaît Falcon Energy. En 2023, alors encore sous le nom de SRG Mining, la société avait tenté de faire entrer au capital l’entreprise chinoise C-One, spécialisée dans la fabrication d’anodes de batterie, via une opération de 13 millions de dollars USD pour une prise de participation de 19,4 %. L’accord avait été torpillé sous pression du gouvernement canadien, qui durcissait alors les règles encadrant les investissements étrangers dans les ressources critiques, en pleine rivalité technologique avec la Chine.

Cet épisode avait précipité la décision du conseil d’administration – où siègent notamment les hommes d’affaires québécois Benoit Lasalle et Yves Grou – de relocaliser le siège social aux Émirats arabes unis en 2024, et de rebaptiser l’entreprise Falcon Energy Materials pour refléter sa nouvelle orientation moyen-orientale.


Un avenir incertain pour Lola


Le projet Lola devait jouer un rôle central dans l’approvisionnement en matières premières pour le site marocain d’anodes, présenté comme une future plaque tournante pour l’industrie de la mobilité électrique. Son retrait du portefeuille de Falcon Energy soulève désormais de sérieuses incertitudes quant à la viabilité de cette stratégie intégrée.


Alors que les métaux critiques attirent de plus en plus les convoitises étatiques, ce nouveau revers illustre les risques politiques et réglementaires auxquels sont confrontées les entreprises minières opérant en Afrique de l’Ouest. Falcon Energy devra désormais composer avec un actif stratégique en moins, dans un marché mondial du graphite de plus en plus tendu.


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