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Enquête sur l'inondation de Trevali

Le gouvernement du Burkina Faso a ouvert une enquête judiciaire sur l'inondation d'une mine de zinc qui a laissé huit travailleurs pris au piège, alors que les opérations de sauvetage entrent dans leur troisième semaine. La société canadienne Trevali Mining Corp a suspendu les activités de sa mine de Perkoa le 16 avril, lorsque de fortes pluies ont provoqué des crues soudaines et porté huit travailleurs disparus sous terre. Les efforts de recherche et de sauvetage se poursuivent, a-t-elle déclaré lundi. Après une visite sur le site dimanche 1er mai, le Premier ministre burkinabè Albert Ouedraogo a déclaré que les responsables de la mine avaient été interdits de quitter le pays pendant que des enquêtes étaient menées sur les causes de l'accident."Des mesures de précaution ont été prises pour empêcher les responsables de la mine de quitter le pays et des instructions fermes ont été données au ministre de la Sécurité à cet effet", indique un communiqué du bureau du Premier Ministre. Trevali a déclaré n'avoir reçu aucune communication officielle mais être au courant des commentaires du Premier ministre. La société enquête également sur les causes de l'accident, a-t-elle ajouté. "La haute direction de Trevali reste à la mine de Perkoa et supervise les travaux actifs d'assèchement et de réhabilitation de la mine", a déclaré Jason Mercier, directeur des relations avec les investisseurs de la société. "Trevali continue de travailler au maximum de ses capacités, 24 heures sur 24, pour retrouver les travailleurs disparus", a-t-il déclaré à Reuters.

Dans un communiqué précédent, la société a déclaré que si la plupart des travailleurs sous terre ont pu être évacués en toute sécurité, les huit travailleurs disparus travaillaient sous le niveau 520, qui se trouve à 520 mètres (1 706 pieds) de la surface, au moment de l'inondation. Il existe deux chambres de refuge situées sous le niveau 520, conçues pour le cas où des mineurs seraient pris au piège, mais la société a déclaré qu'elle ne savait pas si l'un des travailleurs disparus avait pu les atteindre.


Cet accident pose néanmoins des questions qui semblent trop peu soulevées au regard de professionnels du secteur minier comme Jacques Tremblay, directeur des opérations minières pour Sila Équipement à la mine de Bomboré de Orezone. Avec ses 40 ans d'expériences dans le secteur minier dont plus de 10 au Burkina Faso, M. Tremblay déplore le manque d'organisation en amont et en aval : formation des mineurs, inspections de la mine par des inspecteurs du gouvernement ou encore la mise en place du système CATAMINE. Crée dans au milieu du XXieme siècle au Canada, CATAMINE, pour Catastrophe Minière, est un organisme regroupant des professionnels du secteur qui permet de répertorier les qualifications des professionnels ainsi que le matériel adéquat pour ce genre d'accident. Le système CATAMINE permet de répondre à la question du matériel, de sa localisation, sa disponibilité et des professionnels pour l'utiliser. La brigade des pompiers de Koudougou, appelée rapidement pour sauver les mineurs, manque à la fois de matériels et de professionnels pour répondre à ces problématiques très spécifiques au domaine minier.

D'un autre coté, le secteur minier burkinabè est assez jeune d'une quinzaine d’années. On dénombre 4 mines souterraines sur 17 en opérations. Le savoir-faire et l'expertise sont donc essentiels afin de pouvoir opérer ces mines en toute sécurité. La chambre des mines du Burkina Faso dirigée par Adama Soro, directeur-pays de Endeavour Mining, le ministre des mines Jean-Alphonse Somé, ancien Directeur des Carrières puis directeur général du Bureau des mines et de la géologie du Burkina (Bumigeb), ont donc également pleinement leur responsabilité et leur rôle à jouer aux cotés du secteur privé dans la sécurisation du personnel et des sites miniers.

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